Des tarifs bancaires toujours aussi critiqués malgré leur baisse

Fortement décriés depuis quelques années maintenant, les frais bancaires font l’objet d’une surveillance minutieuse de la part des associations de consommateurs et d’usagers, c’est ainsi, dans ce cadre, que l’association Consommation Logement Cadre de Vie, aussi connu sous ses initiales CLCV, réalise chaque année une étude des tarifs bancaires, portant sur quelques 57 opérations différentes, permettant ainsi de rendre compte de l’ensemble des dépenses liées au fonctionnement d’un compte bancaire.

Si, dans son rapport établi sur les tarifs relevés au cours de l’année 2010, l’association note une baisse de 5,31 % des frais bancaires par rapport à l’année précédente, il convient de souligner que ce mouvement n’est pas généralisé, 16 services ayant en effet vu leur coût augmenter par rapport à 2009. Ainsi, d’après les chiffres relevés par la CLCV, chaque usager payait en moyenne 68,84 € pour la gestion de son compte bancaire, les coûts pouvant toutefois varier du simple au triple, d’un établissement à l’autre, selon la zone géographique concernée, à l’image de la Banque Populaire Centre Atlantique, dont les prix laissaient apparaître un total de 131,66 €, alors que, dans le même temps, la rémunération du Crédit Agricole Nord-Est était limitée à 41 €, pour les mêmes prestations.

N’écartant aucune solution, la CLCV s’est aussi penché sur les formules proposées par les banques en ligne, mettant en évidence des coûts deux fois moins chers que pour les réseaux traditionnels, grâce notamment à la fourniture d’un certain nombre de services de manière gratuite, permettant ainsi, à ces nouveaux établissements, de s’imposer comme la meilleure solution pour les usagers souhaitant trouver les prix les plus bas possibles, l’association soulignant toutefois la nécessité de bien étudier les offres proposées, certains services pouvant s’avérer être toutefois plus onéreux auprès des banques en ligne.

Si aujourd’hui, grâce notamment à l’obligation faite, aux établissements bancaires, de communiquer, à leurs usagers, un récapitulatif de l’ensemble des frais bancaires perçus, les coûts de fonctionnement semblent avoir diminué, force est de constater que ceux-ci restent encore particulièrement élevés, la France occupant, en la matière, le troisième rang européen derrière l’Italie et l’Espagne, cette position étant même renforcée par la pratique, critiquée par un rapport, de septembre 2009, de la Commission Européenne, consistant à appliquer des frais cachés aux usagers.

Afin d’apporter une plus grande lisibilité dans les tarifs bancaires et de favoriser la concurrence entre les établissements, pour permettre à chacun de bénéficier des meilleurs tarifs, le Ministère de l’Economie et des Finances a ainsi pris, ces dernières années, un certain nombre de mesures dont l’application devrait permettre d’améliorer la situation des usagers français, leur permettant notamment de disposer d’une brochure tarifaire récapitulant de manière claire et harmonisée les coûts liés à la réalisation d’une dizaine d’opérations les plus fréquentes, permettant ainsi de fournir un outil de comparaison indispensable dans la recherche de l’offre la plus adaptée et la plus intéressante économiquement, d’autres mesures s’attachant, quant à elles, à offrir aux personnes les plus fragiles des solutions adaptées à leur situation financière, afin de ne pas ajouter de nouvelles difficultés dans la gestion, déjà délicate, d’un budget.